Festival MELTINGPOTCH – Contexte du salon des langues

/ UNE MANIFESTATION DE PLUS? NON ! /

Comme à son habitude, Mine de Culture qui porte cet événement opte pour une valorisation des acteurs et initiatives existantes, une mise en réseau. Cette fois, nous passons à la vitesse supérieure : du numérique au physique, du blog au salon des langues !

Ainsi, le festival MELTINGPOTCH :

1. relie de nombreuses activités existantes tout au long de la rentrée scolaire dans le bassin minier sous une même identité « Meltingpotch », pour mieux les mettre en valeur et tisser des liens entre Lens, Liévin, Hénin-Beaumont, Carvin.

2. créé un salon des langues le samedi 26 septembre 2015  à l’Escapade d’Hénin-Beaumont où les associations et les habitants se rencontrent

/ POURQUOI LE THEME DES LANGUES ? TOUT PART D’UN CONSTAT /

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– Le contexte du bassin minier est historiquement favorable aux langues étrangères : nombreuses vagues d’immigration en provenance du Maghreb, d’Europe de l’Est, du Sud, d’Afrique…

– Les acteurs économiques, culturels, sociaux et éducatifs du territoire agissant dans le domaine des langues étrangères ne se connaissent pas.

– Les langues étrangères ne font pas partie des domaines soutenus de manière coordonnée par les politiques publiques.

Aucune manifestation ne met en valeur le patrimoine linguistique et les acteurs des langues étrangères dans le territoire Lens-Liévin et Hénin-Carvin et il n’y a pas de temps de rencontres professionnelles organisés. C’est pourtant un domaine qui permet de dynamiser un territoire et de l’ouvrir vers le monde.

/ UN FESTIVAL, POUR FAIRE QUOI ? /

valoriser les cultures présentes dans le bassin minier et le patrimoine linguistique

– donner envie de s’intéresser à l’Europe et au monde, d’y faire un séjour grâce aux dispositifs associatifs

acquérir de nouvelles connaissances linguistiques

– proposer une manifestation participative et innovante

 

Rencontre avec Arnaud Raison, Président de l’association Anim’Acteurs, autour du « Ch’ti Louvre »

Nous avons rencontré Arnaud Raison, dynamique Président de l’association héninoise Anim’Acteurs, pour nous parler des activités de l’association, ainsi que de l’exposition Ch’ti Louvre qui se déroule en ce moment même et jusque demain (mercredi 18/12/13) à l’Hôtel de Ville d’Hénin-Beaumont dans le cadre du Marché de Noël.

 1. Comment est née l’association Anim’Acteurs, quel est son objectif ?

Anim’Acteurs est née en Juillet 2009 par la volonté partagée d’animateurs saisonniers travaillant sur Hénin-Beaumont de créer une association afin de pérenniser une dynamique citoyenne en dehors des Accueils de Loisirs Sans Hébergement. L’animateur a une vocation citoyenne que nous souhaitions diversifier en dehors de ce cadre afin d’aborder de nouveaux publics et fédérer les habitants autour de « Projets qui font avancer ». Ce slogan « Des Projets pour Avancer » mis en exergue par Anim’Acteurs renvoie à notre fort penchant pour l’Éducation Populaire. En effet, nous pensons que c’est par l’action associative que les individus échangent et développent des compétences. En somme, chacun dans l’association se forme et cette formation contribue au développement de l’association, de la chose commune. D’ailleurs de nombreuses personnes notent cette progression et nous en sommes heureux; tout en souhaitant toujours continuer à avancer.

En effet, nous pensons que c’est par l’action associative que les individus échangent et développent des compétences.

2. Quel est votre rôle dans l’association en tant que Président ?

Mon rôle est de représenter l’association à de nombreuses occasions. Je rencontre des élus et techniciens pour proposer des projets que les membres proposent, je recherche des partenaires, développe notre réseau. Précédemment, je disais que les membres développaient de nouvelles compétences et j’appuie cet argument en affirmant que désormais je peux davantage déléguer aux membres du bureau dont certains pourraient être Président dans un avenir proche. Dès la création de l’Association, nous avions la volonté de voir un turn-over au niveau de la « gouvernance » (toujours dans cette logique de formation). Nous attendons, par ailleurs, bien d’autres animateurs ! L’appel est lancé !

3. Pourquoi avez-vous décidé de lancer une action intitulée « Ch’ti Louvre » ? Avec quels publics avez-vous travaillé ?

Depuis 3 ans, nous organisons un concours ouvert aux enfants durant le dernier trimestre annuel. La première année, il s’agissait d’un concours de dessin intitulé « Dessine nous un noël au Sénégal ». L’année suivante, rebondissant sur l’inscription du Bassin Minier au patrimoine mondial de l’Unesco, nous proposions « Dessine nous ton Bassin Minier ». Alors, tout naturellement nous avons surfé sur l’ouverture du Louvre-Lens en ouvrant le concours à un plus large public, du fait de nombreuses demandes, sur le thème « Crée ton œuvre ch’ti Louvre ». L’ouverture de ce musée est une chance pour notre territoire, c’est pourquoi nous voulions provoquer l’accès de ce musée aux participants du concours. D’autant plus que le musée fête son année d’ouverture.

Le concours était ouvert à trois catégories : 3-6 ans / 6-12 ans / 13 ans et plus. Nous voulions valoriser ces créations par la constitution d’un « Ch’ti Louvre » avec sa galerie du temps en présentant l’œuvre de la personne la moins âgée pour en arriver à celle de la personne la plus âgée ayant participé.

De plus, dès le départ nous voulions représenter le tableau d’Eugène Delacroix à notre manière et notre projet s’est vite orienté vers une œuvre participative. Ainsi, pendant le Téléthon, les habitants donnaient 1€ pour accéder à la toile dont nous avions antérieurement réaliser le croquis. Ils étaient libres de choisir la partie du tableau à peindre et la couleur. Pour chaque peintre, nous prenions une photo et après développement ces photos représentent le cadre de l’œuvre. Lors de l’inauguration du Ch’ti Louvre en Mairie d’Hénin-Beaumont le 11/12/13 (puisque le Louvre-Lens a été ouvert le 12/12/12), nous étions très fiers des réalisations de chacun mais d’autant plus que cette œuvre participative représente de belles valeurs de citoyenneté active et émancipée peinte par des héninois fédérés autour d’une chose commune. C’est cela notre défi.

Quelques images de l’expostion (Copyright Patrick Piret) :

Description : la liberté guidant le peuple par l'association anim acteurs

Cette œuvre participative représente de belles valeurs de citoyenneté active et émancipée peinte par des habitants fédérés autour d’une chose commune.

Description : photo Patrick Piret

Sortie du film « Henri » de Yolande Moreau le 4 décembre

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Henri

Après presque 10 années passées à jouer dans les films des autres,  Yolande Moreau revient à la réalisation, cette fois sans son complice Gilles Porte. Henri est un film atypique, autant que Yolande Moreau peut l’être. On aurait tort de résumer ce film à son intrigue ou à sa manière d’être tourné, voici donc quelques approches destinées à vous donner l’envie d’aller voir le film.

Les personnages sortent tout droits de notre vie quotidienne, celle du Nord : un couple qui tient un bistrot, ses piliers de bar, les clients du village, la passion de la colombophilie… Le sujet de ce film est la rencontre entre deux personnes à la marge, qui n’ont pas forcément la bonne manière de se comporter en société : Henri, joué par Pippo Delbonno et Rosette, jouée par Candy Ming.

C’est un film dans la veine de l’humour belge : poétique et décalé. Il nous fait sourire et même rire, et ferait presque oublier le travail qu’il a demandé tant il semble parfois improvisé naturellement. Pourtant Yolande Moreau nous a précisé que le scénario était très écrit et préparé, qu’elle tournait d’ailleurs avec une seule caméra et savait exactement ce qu’elle voulait. Elle qui avait un temps pensé à interpréter le personnage de Rosette, tant elle se sentait proche d’elle, a finalement choisi Candy Ming, rencontrée sur le tournage du dernier Kervern et Delépine. Le résultat est saisissant, et Yolande loue d’ailleurs sa manière d’être « présente » à l’écran sans forcément parler, cette « aura »  qu’elle dégage et qu’elle n’a pas à envier aux grandes comédiennes.

Le peu de dialogues laisse une grande place à l’imagination du spectateur et c’est finalement lui qui fait son propre film en fonction de son vécu individuel. On a le sentiment qu’il n’y a pas de personnages bons ou mauvais, chacun faisant souffrir l’autre alternativement, ils ont cette part de rêve en eux et sont pourtant rattrapés par le réel. En fait, le spectateur s’interroge sur lui-même, en l’absence de dialogue, comme s’il était face à un miroir, ou sur son rapport aux plus faibles, ou aux personnes en situation de handicap par exemple quand certaines scènes font grincer des dents (lorsque Jackie Berroyer doit chercher dans les poches de la jupe de Rosette, ou lorsqu’il la font boire).

La réalisatrice/scénariste Yolande Moreau a eu l’idée de Henri lors du repérage sur son premier film, Quand la mer monte (2004). Elle raconte : « On a mangé un jour dans un petit resto. Le patron était colombophile… Il nous a expliqué comment on sépare ces pigeons, emmenant les mâles à des milliers de kilomètres pour les libérer dans le ciel, et comme ce sont des oiseaux très fidèles, le mâle est pressé de rentrer pour retrouver sa femelle des mois plus tard. Fascinant ! J’ai voulu recouper cette histoire avec le rêve d’envol d’Henri. »

Le tournage a été réalisé en partie dans des lieux du bassin minier : la salle des fêtes de Carvin, la place Wagon à Hénin-Beaumont (voir photo), à Liévin et dans la campagne près d’Arras.

  • Yolande Moreau sur la place Wagon à Hénin-Beaumont lors du tournage

    Yolande Moreau à la Belle Anglaise à Hénin-Beaumont

C’est Frédéric Alexandre, originaire de Liévin et 1er assistant réalisateur du film, qui a suggéré – en véritable ambassadeur de notre territoire ! – la place Wagon alors que la production cherchait une place depuis pas mal de temps sans trouver…  Lui qui est aussi connu pour avoir aidé Abdellatif Kechiche à trouver ses lieux de tournage dans la Région avait découvert la place Wagon lors du tournage d’un documentaire sur Mélenchon pendant les élections municipales…

C’est donc grâce à lui que les images de ces lieux de notre quotidien se retrouvent aujourd’hui dans un film d’auteur. C’est un événement à marquer d’une pierre blanche pour la Ville d’Hénin-Beaumont, le dernier tournage de fiction remontant à la « Femme Flic » d’Yves Boisset en 1980.

Yolande Moreau à La Belle Anglaise

Yolande Moreau à la Belle Anglaise à Hénin-Beaumont lors du tournage

Les films de Yolande Moreau sont avant tout des aventures humaines, et il n’y a qu’à voir sa photo de « famille de tournage » prise au Festival du Film d’Arras où le film a été projeté en avant-première, pour s’en convaincre ! En espérant vous avoir donné envie de voir le film, il vous reste à vous faire votre propre avis, et justement : le film est sorti en salle aujourd’hui !

Mine de culture(s) : le nouveau magazine sur ILTV !

Après un long mois d’absence, voici revenir Mine de Culture(s) sous une nouvelle forme !

Un nouveau magazine culturel intitulé « Mine de culture(s) » a vu le jour, issu d’un partenariat entre la chaîne ILTV et le site minedeculture.com, il vous propose un autre regard sur l’actualité culturelle du bassin minier du Pas-de-Calais.

Co-animé par Sébastien Zanchetta et Suzie Balcerek, il est visible :

– sur iltv.fr

– sur la chaîne câblée 96 du bouquet Numéricable

– ou en cliquant sur la bannière à droite de cet article !

Le magazine est bi-mensuel et diffusé le jeudi soir à partir de 19 h, après le journal.

Voici les deux premières émissions, tournées dans la Salle des pendus de la Fosse 9-9 bis de Oignies :

Mine de culture(s) n° 1 – Invité : Sébastien Naert

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Mine de culture(s) n°2 – Invitée : Samira El Ayachi

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Prochaine diffusion de Mine de culture(s) jeudi 14 novembre à partir de 19 h ! Notre invitée sera Catherine Zgorecki.

D’ici là n’hésitez pas à aller aimer la page Facebook et à nous suivre sur Twitter !

Interview d’Henri Botte, comédien dans NAZ

Henri Botte est devenu comédien par la force des choses, il n’est pas tombé dedans quand il était petit. Mais il sait pourquoi il fait ce métier et comment il veut le faire. Il est originaire de Lille, et vous le pouvez le voir jouer, sur notre territoire, à l’affiche de pièces fortes qui interrogent les « marges » de la société et marquent à jamais un spectateur :

  • « Naz », Texte : Ricard Montserrat, Mise en scène : Christophe Moyer (Cie Sens ascensionnels)
  • « Rachid », Texte et mise en scène : Gerard Sabbe et Christophe Moyer (Cie Sens ascensionnels)
  • « Risk », Texte : John Retallack, mise en scène Eva Vallejo et Bruno Soulier, compagnie Interlude T.O.
  • « Terreur Torero », Texte : Ricardo Montserrat, adaptation libre d’après le roman « Tengo miedo torero » de Pedro Lemebel, mise en scène Esther Mollo, Théâtre Diagonale.
  • « L’homme qui… », Texte : Peter Brook d’après l’ouvrage du neuro-psychologue Oliver Sacks « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau », Mise en scène : François Godart (Compagnie Anyone Else But You).

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Je l’ai rencontré à l’occasion d’une représentation de « NAZ »au lycée Pasteur pour les classes de seconde et de première, le 13 mars dernier.

Cette pièce n’a laissé personne indifférent: les profs ont été séduits par la force du texte et du propos (Ricardo Montserrat), et les élèves ont été saisis par le jeu de l’acteur qui leur lançait régulièrement des questions et secoués voire impressionnés par les scènes les plus physiques…

Enfin, tous ont été reconnaissants envers le metteur en scène (Christophe Moyer) pour avoir mis des mots sur les émotions qui animaient le public juste après la représentation, et pour avoir expliqué sa mise en scène et décrypté cet objet artistique qu’il a façonné.

Car c’est un objet artistique qui ne donne pas de réponse, ou plutôt qui donne toutes les réponses qu’on peut y chercher. Il a ainsi permis ce recul nécessaire sur une pièce où il est difficile de séparer le texte du personnage qui le prononce, dont le rythme est très soutenu, les médias variés, la propagande insidieuse… Les élèves ont bien remarqué la violence de certains propos, et pourtant ils ont reconnu que la pièce exerçait sur eux une certaine séduction…

Quel est ton parcours ?

J’ai commencé le théâtre sur le tard, à l’âge de 23 ans. J’y suis venu par le théâtre amateur, mon ex-beau père m’a littéralement forcé à entrer dans sa troupe de théâtre. Sinon, rien ne m’y destinait, je suis de formation scientifique. Le passage d’amateur à professionnel s’est fait au fil de rencontres, j’étais informaticien avant de tout lâcher pour devenir comédien.

Quelles ont été les rencontres décisives?

Un prof du conservatoire de Lille dont je suivais le cours privé qui un jour m’a dit: « Inscris-toi au concours du conservatoire! ». Et je l’ai tenté l’année d’après, et je l’ai eu… Après des rencontres, il y en a beaucoup d’autres : avec des amis déjà comédiens, et au début avec Alexandre Carrière, qui m’a presque fait « don » d’une pièce avec laquelle il ne pouvait plus tourner… Ça s’appelle Rachid, c’est sur la toxicomanie.

Comment fais-tu tes choix? Je remarque que tu choisis surtout les marges surtout : la folie avec « L’homme qui … », les extrêmes et l’addiction avec celle-ci.

Ce n’est pas intellectuel, je joue d’abord ce qui me touche en tant qu’être humain. Après en tant que comédien, j’aime explorer, par exemple dans « Terreur Torrero », je joue un travesti, mais pas un travesti de carnaval, une vraie femme, et j’ai aimé explorer cet univers également.

Est-ce que par exemple le travail de Michel Foucault en philosophie sur les marges (prison, folie, enfermement) t’intéresse?

Ça me parle, après aller physiquement en prison, je ne sais pas si tu y es déjà allé, mais c’est éprouvant. J’ai joué plusieurs fois en prison et c’est toujours un moment intense et perturbant.

Comment fais-tu pour prendre de la distance lorsque tu joues des passages difficiles?

Le rôle du comédien, c’est d’être un passeur, mon métier n’est pas de ressentir mais de faire ressentir. Pour l’anecdote, une fois j’ai joué un truc au Conservatoire et je me sentais complètement dedans et je pensais être dans le vrai, et pourtant le prof m’a dit : « Mais qu’est-ce que tu as foutu, tu étais complètement à côté! » Le rôle du comédien, c’est aussi d’avoir en permanence une petite caméra braquée sur lui, lui permettant de se mettre à distance de ce qu’il joue.

Ce qui semble faire ta singularité, c’est peut-être que tu as commencé plus tard et que tu viens de l’amateur, on a cette impression quand on te voit jouer ces pièces que c’est celles pour lesquelles le théâtre est fait : interroger, percuter…

Oh je ne suis pas le seul, en région on est plusieurs à jouer comme ça.

Mais tu n’es pas un enfant de la balle, quel regard portes-tu sur eux?

Non, mais je crois qu’être un enfant de la balle peut, peut-être ouvrir des portes, par les parents qui font partie du métier.

Qu’est-ce que le théâtre pour toi?

Ce que j’aime, c’est ce qu’on fait avec Naz. Pas du théâtre-forum, parce que ça je sais pas faire. Mais un objet artistique qui existe en tant que tel. Il n’empêche que ça questionne, que c’est politique, dans le sens du vivre-ensemble. Je pense que le théâtre est là aussi pour lutter contre l' »entertainment ».

« NAZ » est une vraie « performance » aussi bien artistique que sportive, quelle préparation physique fais-tu?

Elle est très importante, plusieurs fois par semaine je dois faire une préparation intensive (pompes, ados, course) pour arriver à tenir le rythme du spectacle.

Le texte de « NAZ » change t-il entre les représentations en s’adaptant au public?

Le texte n’a presque pas bougé depuis le début. Seule a été rajoutée la référence au nouveau président. Par contre, je pose peut-être un peu plus les choses, je ne sais pas… Mais c’est un texte assez dense qui mérite d’être entendu plusieurs fois.

Concernant ton rythme de travail, quel rapport as-tu avec les moments collectifs et les moments de solitude?

Eh bien… C’est plutôt : plus je joue et plus je suis content. C’est un peu comme la peur de la page blanche, non, ce n’est pas pareil en fait, ce n’est pas avant l’acte de création, mais après. Je ressens un grand vide quand je ne travaille pas, j’ai besoin de travailler tout le temps…

Qu’est-ce que ça implique pour toi d’être artiste?

J’ai une vie de famille qui se construit malgré tout. Au niveau des conditions matérielles, si j’arrive à faire mon métier, c’est parce que je suis au régime de l’intermittence*, ça c’est très important, c’est ce qui me permet d’accéder à une certaine stabilité.

Qui apprécies-tu comme autres comédiens et notamment régionaux? Vas-tu souvent voir jouer les autres?

Je vais voir le travail des autres très souvent. c’est aussi une manière de me nourrir, regarder les créations des autres. ça fait partie du boulot. Il y a beaucoup d’excellents comédiens dans la région. Et ils sont nombreux, ceux avec qui j’aimerais travailler ou retravailler. Impossible de les citer tous.

Est-ce que tu lis?  Oui. ça fait aussi partie de mon métier.

Est-ce que tu écris?

Non, je n’écris pas! Ça doit être lié à cette angoisse de la page blanche! (rires) Mais c’est lui qui écrit! (il montre Christophe Moyer) Mais je joue des textes que je sens. J’ai eu la chance de rencontrer des gens comme Christophe avec qui tout a commencé. Après quand un comédien joue des personnages qui ont un type d’énergie particulier, cela donne envie à d’autres metteurs en scène de travailler avec lui…

Est-ce que cela te touche lorsque les gens peuvent faire l’amalgame entre ton personnage et toi?

Ce qui me fait mal dans ce spectacle quand je ne l’ai pas joué depuis quelques mois, c’est que je redécouvre le mal que je fais aux gens en le jouant…

Pourquoi es-tu plus en retrait dans la discussion qui suit la représentation?

Ah, c’est parce que Christophe est bien plus doué que moi! (rires) Et puis, j’ai joué deux fois le spectacle aujourd’hui, je suis usé…

Un mot sur le Louvre-Lens que ton personnage évoque de manière ironique voire acerbe dans la pièce?

 

Le Louvre ou le TGV dans lequel il n’a pas les moyens de monter…. même combat. Mon personnage se sent de toute manière exclu, c’est un des noeuds du problème.

Quant à mon point de vue sur le Louvre Lens, il est simple : la culture et l’accès à la culture est un enjeu majeur de nos sociétés. Je ne peux que me réjouir d’un tel projet.

Ce qui me fait malgré tout assez peur (et là je ne parle pas du Louvre-Lens, je n’y suis pas encore allé) , c’est le risque de dérive vers l’événementiel et l’entertainment et qu’il n’y ait plus rien d’autre. Je ne rejette pas tout en bloc dans le divertissement. J’adore moi-même. Mais ne réduisons pas notre vie culturelle à cela…

Les prochaines représentations dans le bassin minier:

– NAZ

Lundi 29 avril 2013 à 14H30: Foyer Omer Caron – Place de la République – Loos en Gohelle (62)

Mardi 30 avril 2013 : Sallaumines (62)

Merci de contacter la compagnie Sens Ascensionnels si vous souhaitez assister à cette représentation. http://www.sens-ascensionnels.com/html/site.html

Les représentations sont suivies d’un débat avec l’équipe artistique et ses invités.

***

Rachid

Spectacle d’intervention sur le thème des dépendances et de la toxicomanie suivi d’un débat

Jeudi 21 mars 2013 à 10h : Noeux les mines (59)

Merci de contacter la compagnie Sens Ascensionnels si vous souhaitez assister à cette représentation : http://www.sens-ascensionnels.com/html/site.html

*Note sur l’intermittence à venir

–>Retrouvez d’autres interviews dans la rubrique « Regards d’artistes ».

Louane dans #TheVoice, un chemin vers les étoiles…

Ce que tout le monde sait de Louane tient en quelques mots :  elle habite Hénin-Beaumont et a eu 16 ans il y a peu, elle a participé aux auditions « à l’aveugle » de THE VOICE (TF1) et a tellement ému l’assemblée avec « un homme heureux » de William Scheller que le jury a unanimement buzzé pour elle, et enfin elle a été sélectionnée dans l’équipe de Louis Bertignac, son idole depuis toujours.

Cela fait d’elle la benjamine de The Voice.

Louane – Un homme heureux The voice 16 fevrier 2013 (VIDEO).

Mais ceux qui la connaissent savent aussi que derrière la grâce et la fragilité apparente de Louane, il y a une ado pétillante qui a une force et une détermination peu commune et qui veut plus que tout réaliser ses rêves. Ceux qui l’ont vu chanter sur les scènes héninoises savent qu’elle a une énergie extrêmement communicative. Lorsqu’on sait cela, la prestation de Louane prend tout son sens, et son potentiel…

Et enfin et surtout, Louane est également LA chanteuse du groupe Dazzling Smile, un groupe émergent de style pop-rock, qui a joué dans les bars et bowling d’Hénin-Beaumont.

LouaneStudioRepetSKPAD

Nous avons interviewé Toni Lilliu, responsable du secteur Musique de l’Escapade, Centre Culturel d’Hénin-Beaumont, pour lui poser quelques questions sur ce succès fulgurant:

Comment connais-tu les membres du groupe Dazzling Smile et notamment Louane, la chanteuse?

Beaucoup sont passés dans les ateliers de l’Escapade (Adam Mehler et Louane en guitare, Quentin Capron (ndlr. le manageur du groupe) à l’atelier vidéo…) Certains des membres étaient plus impliqués dans l’Escapade (Adam est venu en stage, Quentin, en tant que bénévole).

Un autre membre du groupe a participé aux ateliers musique avec les Mauvaises Langues et a joué sur scène avec eux l’année dernière… Et surtout Dazzling Smile répète à l’Escapade depuis une petite année dans nos studios de répétition…

Que penses-tu que l’Escapade puisse apporter aux jeunes?

Il existe de nombreux dispositifs pour soutenir la jeune création:

*Le tremplin coup de ressort

*Les « shows dans ton quartier »

*Un accompagnement et suivi artistique. Enfin tout ce qui peut être utile à la valorisation d’un projet.

Pour rappel, le succès du studio de répétition fait qu’il est saturé, il y a une liste d’attente. Les bonnes conditions offertes pour répéter et le tarif modique (6€/2h, 10€ d’adhésion annuels) y sont pour quelque chose!

Quel regard portes-tu sur le succès de Louane?

Louane, comme tu le sais, est passionnée par la musique et le chant, et elle ne manque pas de talent. Je suis certain qu’il y a d’autres talents à Hénin-Beaumont, mais beaucoup de groupes ou de musiciens n’osent pas franchir le cap.

Pour ma part, au delà du fait que je connaisse très bien la famille, je trouve que c’est valorisant non seulement pour le territoire mais aussi pour la ville.

Nous souhaitons donc BONNE CHANCE à Louane pour la suite de sa longue et belle carrière : la rélève est en marche!!

4/05/13 : Louane interprète « Imagine » de John Lennon en la mémoire de son père, et est sauvée par le public !!!!!!

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